Direction Shillong au Meghalaya, je sors de la ville par un grand boulevard bordé de bâtiments modernes et clinquants, beaucoup de grands hôtels. Après une vingtaine de kilomètres, me voici sur la NH40, plus étroite qui monte direction sud. Le paysage n’est pas exceptionnel, bananiers, cocotiers, rizières, quelques plantations de thé un peu plus haut. Habitations en bois, quelques très belles maisons en dur cependant. Ça monte de 5 à 7%, avec quelques portions de plats et de courtes descentes.
Des femmes gardent des petits tas de charbons. Les immigrés Népalais extraient ce minerai, et ça ne se passe pas toujours bien avec les Khasi, qui parfois les chassent avec violence.
Je passe un grand lac où les touristes indiens piqueniquent avec la musique à fond. J’arrive de nuit dans les faubourgs de Shillong aux environs de 1500m après une centaine de kilomètres, ça monte encore et encore et j’avance un peu au hasard. Des locaux me dirigent vers Police Bazar où se trouvent bon nombre d’hôtels, la plupart pleins, mais une « single » a été délaissée au Silk Route. Ouf, une bonne bière cacahuètes. Douche et premiers pas en ville, envahie par les touristes indiens qui déambulent dans les rues commerçantes de Police Bazar.
Ancienne capitale de l’Assam britannique, la ville s’étend, verte et aérée, sur de hautes collines, où elle s’est développée en une ville moderne depuis l’indépendance, et la création de l’état du Meghalaya en 1972.
De tous les sites que j’y visite, deux sont remarquables :
-L’immense
marché de Iew Duh, en escalier dans d’étroites ruelles, volailles, paniers, outils, poissons séchés, morts, vivants, farcis, grenouilles, porcs, fruits et légumes, et surtout les costumes de l’ethnie Khasi. Femmes et hommes se laissent volontiers photographier, c’est même un bon divertissement et ils, elles en plaisantent entre eux et entre elles.
-Le musée Don Bosco des cultures indigènes, qui exposent sur 7 étages, des reproductions d’habitations traditionnelles, des costumes, instruments de musique avec des vidéos, des éléments historiques, des outils, armes…indispensable pour prendre conscience de la richesse de ces cultures très diverses.
Il fait frais, froid dés que le soleil disparaît.
Quelques gamins mendient, brûlent des cartons pour se réchauffer les pieds jusqu’à en griller leurs vieilles chaussettes.
Je tombe sur une procession avec des jeunes musiciens déchainés, proche de la transe, des jongleurs de torches,
des cracheurs de feu. Je me fais asperger d’huile noire et brûlante sur le front et les cheveux.
Pour atteindre Cherrapunji à 56km de Shillong et à une altitude de 1500m, je dois d’abord grimper sur 9 km, puis ce sera une succession de montées et de descentes dans un paysage bien agréable, mais trop souvent dégradé par de nombreuses carrières, avec quelques arrêts bien sympathiques dans de petites auberges. La route longe un moment en balcon un profond canyon, avant d’arriver dans des collines à l’herbe jaunie autour d’immenses dalles rocheuses.
Une pancarte annonce l’arrivée du voyageur dans la région la plus arrosée au monde. En fait c’est le village de Mawsynram à 16 km qui détient le record en moyenne annuelle de précipitation, devant le mont Wai’ale’ale à Hawaï, puis Cherrapunji.
Je passe Sohra Market, premier hameau et m’arrête à la nouvelle Green Valley Rest House, modeste auberge à 3 chambres, où je vais passer presque une semaine, en compagnie d’un couple de Français et d’un couple américano/japonais.