Darjeeling, Sikkim
Avant de prendre la direction du Nagaland, je ne résiste pas à l’envie de retourner pédaler au Sikkim, via Darjeeling, revoir ce « lovely » village de Yuksom, prendre les quelques routes qui m’avaient échappées l’an dernier.
A Matigara, entre Bagdogra et Siliguri, je bifurque à gauche sur la SH12A, pas mal trouée, traversant de belles plantations de thé, puis une forêt, croisant une petite troupe d’éléphants en migration, attendant patiemment qu’ils s’éloignent dans la forêt, comme le fait aussi un Indien à vélo de l’autre côté. La zone de Sukna est très militarisée, propre, route excellente.
Après Gharibadi, ça monte raide dans la forêt, même très raide par endroit jusqu’à 15%, par
une petite route en lacets étroite fréquentée par jeeps et vans, et je sue. Je fais quelques arrêts pour récupérer, et finis par distinguer la petite ville de Kurseong  construite sur une arête à 1500m d’altitude, où je fais étape à la Tourist Lodge bien confortable, pour arpenter les rues et ruelles de la ville l’après-midi. Le lendemain, je pédale tranquillement les 32 km qui mènent à Darjeeling à 2200m, par une route en pente douce, parfois bonne, parfois défoncée ou en travaux. Il fait frais maintenant et mal protégé, j’attrape froid aux mains.
Le 1er novembre, me voici à Maney Bhanjiang en compagnie de Pimba, mon guide de l’an dernier (obligatoire ), tellement heureux que je fasse à nouveau appel à lui qu’il ne veut pas que je le paie, pour à nouveau randonner à pieds jusqu’à Sandakphu à 3636m, sur l’arête de Singalila, pour encore jouir de la vision magique de toute la chaine de l’Himalaya au lever du soleil. Pluie, brouillard, fraicheur, ont le plus souvent accompagné notre progression, il neige dans la nuit puis il gèle au matin, mais le soleil est là éclairant les montagnes.
Nous descendons dans la neige qui disparait vers les 3400m, jusqu’au hameau de Timburi (2000m), pas loin de la rivière, accueillis dans une maison familiale composée de plusieurs bâtiments, la cuisine/coin télé, un autre bâtiment abritant les chambres /salons, aux motifs peints à l’intérieur et à l’extérieur, entouré de massifs de fleurs et arbustes, le coin WC/salle de bain (douche au seau), des petits bâtiments de stockage de légumes, de fourrage, et des abris sommaires pour les animaux, deux vaches, les cochons, les volailles. On aperçoit les cultures en terrasse à proximité, maïs, patates, pois, ail, oignons... Ils vivent presque en autarcie. La femme vient d’avoir un bébé dont la grand-mère prend soin le plus souvent, où un des frères ou sœurs, qui disparaissent et réapparaissent au gré de leurs activités ou déplacements.