De grandes plantations d’hévéa ombragent parfois la route, donnant un peu de fraicheur au milieu de cette chaleur tropicale. De Kottayam, je rejoins Kochi en bord de mer, ancien comptoir français (Cochin), accompagné de beaucoup d’oiseaux le long des rivières, canaux, marais. Les gens sont vraiment accueillants dans cet état du Kerala et me saluent toujours.
Fort Kochi au bout d’une péninsule propose des guest-houses familiales, agréables et calmes. Tout en bord de mer, les nombreux touristes admirent
les immenses filets chinois (carrelets). J’arrive encore de nuit après 150 km, surpris par une côte de 8 km à 10% en fin de journée, à Kumily, au bord de la réserve naturel de Périya, dans l’état du Kerala où je viens de pénétrer.
Le lendemain, je visite la réserve en bateau sur le lac artificiel, apercevant des cormorans, canards,  éléphants arrachant de l’herbe sur les rives, et quelques sangliers. La réserve comprend plusieurs centaines d’éléphants, une quarantaine de tigres, de nombreux oiseaux, ce serait la plus étendue de l’Inde. Des tribaux y vivent encore, produisant épices (cardamone), miel, bois de santal…
En route pour Kottayam par une route vallonnée, je découvre
les plantations de thé qui ont envahi les collines. Les cueilleuses papotent pas mal en cueillant.
Le soir, à Kochi, on peut acheter un poisson tout frais et se le faire cuisiner sur place, un peu cher, mais agréable ambiance en plein air.
Je visite les lieux historiques du coin, Portugais, puis Hollandais, puis Anglais, ont occupé la place. Vasco de Gama est mort ici en 1524. Le dimanche matin, les églises sont pleines pour la messe. Ils sont presque tous chrétiens ici. Je prends le ferry pour l’ile de Vypeen pas très loin, puis celle de Bolghatty.
En compagnie d’autres routards, je descends en bateau d’Allepey à Kollam par les fameux canaux du Kerala. On observe beaucoup de choses sur les berges, la vie des gens dans les villages ombragés, vivant sur d’étroites bandes de terre, des rizières, des cocotiers, des bananiers, des manguiers, des volailles, des aigrettes, hérons, cormorans, rapaces, des gamins qui courent en réclamant des stylos. C’est un peu frustrant de ne pouvoir s’arrêter comme à vélo.