Kalinga
On annonce encore une semaine de pluie. Je profite d’une matinée nuageuse mais sèche pour rejoindre Tabuck à 55km. Je traverse la rivière Cagayan sur un long pont, la route est cimentée jusqu’à Tabuck. C’est plat par maraichages et rizières jusqu’à Solana puis Enrile, et je passe quelques modestes collines avant de redescendre sur une sorte de grand plateau aux villages modestes et sympathiques. Je passe l’arche marquant la frontière du pays Kalinga, ces anciens chasseurs de tête, encore aujourd’hui belliqueux et adeptes de la vendetta. Les gens rencontrés me disent spontanément où ils vont. Les troupeaux de vaches et buffles d’eau broutent une herbe rare et rase sur des collines arides. Les paysans s’activent sur leurs motoculteurs.
A l’entrée de la ville,
des collégiens plantent des arbustes et nettoient les plates-bandes de fleurs.
La ville est très aérée, de grands arbres bordent les boulevards, et malgré une circulation de tricycles et jeepneys assez dense, l’espace permet la fluidité du trafic. Mais toutes les rues ne sont pas goudronnées et certaines sont bien boueuses. Je prends la chambre la plus chère de l’hôtel Davidson (20€), la seule qui me convient pour être au calme. La pluie recommence cet après-midi.
En ville, les scolaires m’interpellent de loin, mais si je m’approche pour discuter, ils trouillent et se dégonflent. Tout le monde me regarde. Ils doivent se demander ce que je suis venu faire ici. J’aperçois une pancarte indiquant Tinglayan à 63 km, pas énorme, mais c’est de la piste et ça grimpe. Lubuagan est à 43km, c’est un gros village Kalinga.
Il faut marcher dans la boue pour atteindre le marché. Une vieille femme vient me regarder de tout près et dit quelque chose aux autres,  que je ne peux comprendre.
Le soir au resto de l’hôtel, je trouve un journal local : il y a quelques jours, 3 crimes tribaux ont été perpétrés à Tabuk, il s’agit d’une vengeance. Un type est descendu de Lubuagan en moto, a pénétré dans une maison et tué trois personnes avant de repartir. Ç’est le sixième crime de l’année, lié à la même histoire, il y en a eu 12 l’an dernier. A Sagada vers Bontoc les communistes du NPA (New People’s Army) ont attaqué un poste de police. Des rumeurs courent sur des projets d’exploitations de mines, exploitations toujours énergiquement repoussées par les locaux. Les Occidentaux ne sont pas bien vus par ici, car les derniers qu’ils y ont vus  étaient des géologues australiens ou américains venus faire des études de terrain en vue de l’ouverture de mines.
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